Questions-réponses des membres : Rencontrez le responsable de notre tout dernier Cluster
- Brian Wainaina
- 9 oct.
- 4 min de lecture

GULAIN dirige le tout nouveau Cluster d'Uvira en RDC. Dans cette interview, il nous en dit plus sur lui-même, sur le Cluster et sur ce qu'ils espèrent accomplir...
Parlez-nous de vous !
J'ai grandi dans un environnement marqué par des défis humanitaires, des déplacements de population et des conflits intercommunautaires. Cependant, ma famille était ancrée dans les valeurs communautaires et la solidarité, ce qui a forgé mon engagement en faveur de la paix et du développement local. Mon travail consiste à fournir un soutien logistique et psychosocial aux familles qui fuient la violence, à protéger les enfants vulnérables et à leur fournir une éducation et des soins de santé, ainsi qu'à défendre les droits humains.
D'où venez-vous et qu'est-ce qui vous rend fier de vos origines ?
Je viens du territoire d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu, plus précisément de la chefferie de Bavira. C'est une région riche en histoire, en culture et en résilience. Ce qui me rend fier de mes origines, c'est la force de notre peuple face à l'adversité. Malgré les conflits, les déplacements et les crises, les communautés d'Uvira restent unies, dignes et profondément humaines.
Comment avez-vous découvert Arukah et qu'est-ce qui vous a attiré dans ce réseau ?
Je suis tombé sur votre site web alors que je cherchais des initiatives collaboratives axées sur le développement communautaire. Arukah m'a immédiatement séduit. Votre approche est centrée sur les relations humaines et la co-création. Vous ne proposez pas de solutions toutes faites, mais encouragez les membres à apprendre les uns des autres, à partager leurs expériences et à travailler ensemble pour créer des solutions adaptées à leur contexte. J'ai trouvé cela rare et précieux.
Parlez-nous davantage du Cluster Uvira et des raisons qui vous ont poussé à le créer.
Le Cluster est composé de 15 personnes, dont 5 hommes, 6 femmes et 4 jeunes issus de différents horizons professionnels et communautaires. Notre région est confrontée à des défis complexes, notamment des crises socio-économiques, des conflits armés et la pauvreté. De nombreux projets d'ONG ont été abandonnés ici après s'être révélés inefficaces. Notre objectif est d'encourager le partage et la collaboration au niveau local en mettant à profit nos différents talents et compétences.
Vous avez récemment lancé officiellement votre cluster. Mais vous aviez déjà commencé à travailler ensemble en tant que cluster avant cela. Quelles sont vos activités et quels résultats avez-vous obtenus jusqu'à présent ?
Avant notre lancement officiel, le cluster avait déjà commencé à collaborer à travers de simples sessions de formation, des campagnes de sensibilisation et l'organisation d'événements communautaires. Depuis notre lancement, nous avons pu créer un cadre de gouvernance, organiser des formations sur la gestion de projet et la communication, lancer des initiatives conjointes de plaidoyer et démarrer un programme de culture d'amarante qui profite directement à 175 foyers de la communauté.
Incroyable. Quels défis avez-vous rencontrés jusqu'à présent ?
Le Sud-Kivu est une région marquée par des tensions et des conflits récurrents. Cela affecte la mobilité et parfois même la sécurité des membres. De plus, les membres du Cluster travaillent sur une base volontaire et avec des ressources financières limitées, ce qui rend difficile la mise en œuvre de projets à grande échelle. Et comme le modèle du Cluster est encore relativement nouveau, il est difficile d'obtenir un soutien officiel ou de s'intégrer dans les politiques publiques locales. Nous trouvons également un peu complexe de mesurer l'impact réel de nos actions, en particulier dans les zones où les données sont difficiles à collecter ou à analyser. Malgré ces défis, nous continuons à progresser grâce à la résilience de ses membres et à leur engagement en faveur du bien-être de la communauté.
Comment espérez-vous relever ces défis ?
Nous espérons établir des liens solides avec des ONG, des institutions universitaires, des bailleurs de fonds et des réseaux internationaux afin d'améliorer l'accès aux ressources, à la formation et aux possibilités de financement. Notre objectif est d'impliquer les dirigeants communautaires, les femmes et les jeunes dans nos programmes afin qu'ils puissent s'approprier et gérer ceux-ci. Nous prévoyons également de poursuivre les ateliers, les sessions de mentorat et les conversations à l'aide d'outils numériques et des réseaux sociaux afin que les membres puissent améliorer leurs compétences.
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Nous avons beaucoup de projets ! En nous appuyant sur les connaissances et les ressources locales, nous voulons développer des mécanismes locaux pour prévenir et répondre aux crises. Nous espérons également élargir notre réseau de membres et de partenaires, et améliorer nos capacités grâce à des formations en leadership. Cela nous aidera à faire preuve de créativité dans la manière dont nous menons nos initiatives. Enfin, nous voulons développer des outils pour mesurer l'impact de nos activités et recueillir des commentaires afin de savoir comment mieux servir la communauté.
Qu'aimez-vous faire en dehors du travail ?
Je n'ai pas beaucoup de vie en dehors du travail, mais si je pouvais me détendre, je pense que j'aimerais écouter de la musique et lire beaucoup.
Merci Gulain, et bienvenue dans le réseau !
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